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PORTRAITS des coopérateurs de Nouvelle-Aquitaine

Publié le 18/04/2025 dans Actualité réseau

Didier Olhasque, PDG de la SCOP Coreba se targue d’être un fervent défenseur du modèle coopératif : “37 ans que j’y suis dans la coopérative ! Je suis tombé dedans tout petit comme Obélix"

Didier Olhasque, PDG de la SCOP Coreba se targue d’être un fervent défenseur du modèle coopératif : “37 ans que j’y suis dans la coopérative ! Je suis tombé dedans tout petit comme Obélix, par le bureau d’études. Ça m’a plu dès le début. Ça me plaît encore.”

Pagayer tous dans le même sens

Pour lui, la gouvernance partagée - l’un des piliers de la coopérative - donne toute sa puissance à Coreba. “L’esprit coopératif, c’est de partager les bons et les mauvais moments. On en a connu en 42 ans… il faut savoir se retrousser les manches dans ces périodes-là.. J’aime bien cette image qu’on va tous pagayer dans le même sens et au même moment pour atteindre nos objectifs.”

Miser sur l’humain

Coreba, spécialiste de la construction et de la maintenance des réseaux, a entrepris de structurer ses équipes pour qu’à terme, chaque poste soit occupé par un binôme. Et cette vision vaut aussi pour le poste du PDG : “La SCOP, c’est un ensemble et si je ne suis pas là demain, l’entreprise tourne” assure fièrement Didier.

L’idée de cette démarche, c’est de ne jamais se retrouver avec un maillon manquant mais aussi d'assurer la transmission du métier et du savoir-faire. C’est aussi un bon moyen d'anticiper les départs à la retraite. “C’est sûr, deux personnes sur un même poste pendant six mois pour préparer un départ à la retraite, ça coûte plus cher” confesse le PDG, “mais pour nous, l’humain c’est le plus important et une bonne gestion des équipes passe par un gros effort d’anticipation.”

COREBA_2017_réseaux électriques héliportage

Séduire les plus jeunes

Chez Coreba, une grande place est accordée à l’apprentissage. Le challenge pour Didier, c’est de garder cette force-vive : “trouver du boulot, c’est assez facile. Trouver des gens pour s’engager, c’est plus compliqué. Certains préfèrent s’orienter vers l'intérim plutôt que de signer un CDI.”

Pour donner envie aux jeunes de les rejoindre, la SCOP propose une progression professionnelle rapide. Une évolution rendue possible grâce au modèle coopératif où la transmission, la montée en compétences par les pairs et la confiance mutuelle régissent le fonctionnement de l‘entreprise.

Aujourd'hui, 74% de salariés sont associés dans la coopérative.

 

Pour Didier, “l’aventure dure dans la coopérative car on se fait confiance, on juge le savoir-être avant tout. C’est le plus important. Le savoir-faire, lui, il s’acquiert.”

Les nouveaux entrants ont jusqu’à trois ans avant de pouvoir devenir associés.

Prendre le temps de la décision

Quand l’actuel PDG jette un oeil sur le passé, il salue l’audace et le courage de ceux qui, en 1983, ont investi toute leur indemnité de licenciement pour fonder la SCOP.

La coopérative est passée de 15 salariés à sa création à 100 aujourd’hui.

Un nombre croissant de parties prenantes qu’il faut écouter, informer et faire participer. Ce n’est plus aussi souple et rapide qu’aux prémices de la coopérative comme le constate le dirigeant de Coreba : “nous nous devons d’expliquer les orientations stratégiques à plus de 70 associés, d'être le plus transparent possible. C’est ça le modèle coopératif. Cela prend forcément plus de temps mais ensuite, l’adhésion de tous n’en est que plus forte.”

Le temps long propre au fonctionnement de la gouvernance partagée peut parfois s’avérer être un frein au développement économique, reconnaît Didier : “on a pu nous reprocher de ne pas avoir sauté sur l'opportunité du moment mais chez nous, on n’est pas rapide à la décision. Et quand le bateau doit changer de direction, c’est long, il faut expliquer les choses et que tout le monde adhère.”

Pour gagner certains marchés, il faudrait rapidement et massivement embaucher du personnel : “ce serait un grand danger pour nous de suivre ce schéma. Grossir trop vite, se séparer de collaborateurs en fonction des projets… non, ce n’est pas du tout l’esprit coopératif.” Un non-sens pour lui et une vision du monde contraire à ses valeurs : “c’est ce que font les startups de nos jours. C’est très à la mode. Mais elles s'arrêtent aussi vite qu’elles ont démarré ! J’aime bien les choses qui vont lentement mais qui vont loin. On a hérité d'une affaire, on est là pour la transmettre et non pas pour la vendre.”

Et c’est là tout l’enjeu pour lui : augmenter le nombre de sociétaires et convaincre les plus jeunes de rejoindre l’aventure coopérative pour pérenniser la société Coreba.

 

Propos recueillis par : Lucie Pezavant Associée de Cosme - Collectif coopératif de freelances