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"La SCOP, c'est un état d'esprit" : 47 ans après sa création, la SCOTPA maintient son esprit coopératif"

Publié le 16/04/2025 dans Actualité réseau

La SCOTPA, coopérative de travaux publics, créée en 1978, appartient toujours à ses salariés, autour des principes : une voix par associé, des dirigeants élus, et des résultats partagés.

Un associé égale une voix. L'un des principes fondamentaux des SCOP est à l'honneur cette semaine à l'occasion du 60e anniversaire de l'Union régionale des SCOP de Poitou-Charentes (célébré ce jeudi à Niort). Et toujours appliqué à SCOTPA, l'une des 65 SCOP de nos deux Charentes, ces sociétés coopératives au modèle très éloigné des sociétés anonymes et des groupes industriels traditionnels. La SCOTPA a été créée en 1978, dans le secteur du bâtiment et travaux publics. Elle est l'une des plus anciennes SCOP de notre région.

Au tout début de l'histoire, c'est un homme, Jacques Bouhier, et huit amis, huit associés coopérateurs, qui ont créé ensemble une entreprise de voirie et réseaux. À l'époque, chacun des neuf fondateurs avait placé 5.000 francs dans le capital de la société. Près de 50 ans plus tard, la société coopérative a quatre sites : le siège à Gond-Pontouvre à côté d'Angoulême, et Saintes, Chevanceaux et Saint-Vivien, en Charente-Maritime. Et compte 140 salariés !

Et toujours les mêmes principes, insiste le directeur général, Alban Blévin : "Une SCOP, c'est une entreprise qui appartient à ses salariés en grande partie, et qui a trois principes majeurs. Le premier, on dit toujours qu'un associé égale une voix, peu importe la strate hiérarchique : lors de l'assemblée générale et des votes, les voix sont identiques. Le deuxième principe d'une SCOP, c'est le choix du dirigeant : nous sommes des dirigeants élus, pour des mandats de six ans. Et le troisième principe, c'est qu'on a le partage de la richesse, c'est-à-dire qu'on a des obligations de redistribuer une partie des résultats aux salariés. Et la particularité de la SCOTPA – c'est propre à notre entreprise – c'est qu'elle redistribue de manière équitable".

 

Le directeur général de la SCOTPA, Alban Blévin, au siège de Gond-Pontouvre, près d'Angoulême © Radio France - Pierre Marsat

 

L'esprit coopératif est moins partagé qu'avant

Malgré tout, près de 50 ans plus tard, l'esprit coopératif, s'il existe toujours, n'est plus forcément partagé autant qu'avant. Denis Trufflandier, responsable du matériel, qui travaille à la SCOTPA depuis 28 ans, est un peu amer : "Autrefois, on venait travailler parce que c'était la joie de se retrouver. Maintenant, c'est plus venir chercher un salaire comme dans n'importe quelle société. Un des avantages que l'on ait, c'est qu'on n'est pas un numéro, on est encore une personne, et on a notre voix à l'assemblée générale pour élire les administrateurs".

Heureusement, certains salariés ont toujours le feu sacré pour le fonctionnement coopératif et collectif. C'est le cas de l'une des rares femmes de l'entreprise, Cathy Laffort, secrétaire. "La SCOP, c'est l'entraide, tout le monde travaille ensemble, on ne travaille pas chacun de son côté. Je peux avoir besoin d'un coup de main, mais je peux aussi donner un coup de main à mes collègues. C'est aussi un état d'esprit".  Et même si tout le monde n'a pas l'esprit SCOP, "malgré tout, conclut le directeur Alban Blévin, l'effet SCOP est porteur et moteur au sein du personnel".

Les SCOP représentent, dans les deux Charentes, plus de 1.000 emplois et  110 millions d'euros de chiffres d'affaires.

Rédacteur : Pierre Marsat pour Ici, La Rochelle